samedi 10 août 2019

République Tchèque - Terezin


Après avoir vu l’horreur absolue l’année dernière, j’ai découvert aujourd’hui le machiavélisme absolu.

Cela s’est passé il y a presque 80 ans, dans la ville de Terezin en Tchéquie.

Avec l’annexion de la Tchéquie, les Nazis se devaient de trouver un lieu pour regrouper les juifs et toutes les personnes hostiles au gouvernement. Et le choix se porta sur la ville de Terezin, une petite ville construite sur le modèle des citées fortifiées de Vauban (Comme Neuf Brisach). Une ville pas loin de Prague et facile à contrôler vu les murs défensifs entourant la ville.
La population fut évacuée et on installa en son centre un camp de concentration.

La solution finale n’ayant pas encore été décidée, les Nazis décidèrent d’en faire un camp modèle. Surtout composé d’enfants et de personnes âgées, les deux étant assez malléable et inutile pour les travaux forcés.
Aussi, les enfants allaient à l’école, il s’y jouait des pièces de théâtre, des concerts de musique classique avaient lieu, ils y avait des commerces, une banque, … Il y avait même un Conseil de Sages Juifs qui pouvait soumettre des idées au chef Nazis du camp. Bien que les prisonniers souffrissent de la violence des gardiens, que les pénuries alimentaires étaient fréquentes, que le manque d’hygiène entrainait des épidémies, les juifs qui se retrouvaient dans ce camp faisait tout pour ne pas être envoyé vers un autre comme Auschwitz, Treblinka, …, et cela d’autant plus lorsque la solution finale a été décidée.

Mais ce camp avait sa face sombre. Dans la Petite Citadelle située à un peu plus d’un kilomètre de la ville, il y a eu un autre camp, dans lequel était enfermé ceux qui posaient problème à Terezin, des têtes de turcs des gardiens, des terroristes, … Et dans cette Citadelle, la durée de vie était de 5 jours en moyenne tant la violence des gardiens était forte.

Et c’est là que commence le machiavélisme des Nazis. Face aux demandes répétées sur la question juive de plusieurs organismes comme la Croix Rouges, les Nazis organisèrent 2 visites du camp à diverses autorités pour montrée comment ils traitaient bien les juifs. Ces visites se firent sans accros et les visiteurs ont vu des juifs bien portants et souriants.
Mais ces visiteurs ne visitèrent pas la Petite Citadelle. Et avant la visite, les Nazis déportèrent les Juifs qui ne donnaient pas une bonne image du camp et un grand nettoyage des maisons fut fait.
Aussi, leur rapport ne pu être que positif, bien qu’ils eussent des doutes.

Le machiavélisme a atteint sont apogée en septembre 44 puis janvier 45. La Propagande décida de filmer le camp pour pouvoir le diffuser à l’étranger. Des extraits du film sont diffusé dans le musée. On y voit des gens jouant ou regardant un match de foot ; des enfants qui s’amusent, rigoles ; des gens qui cultivent des champs dans les tranchées du fort, …, un monde idyllique, un paradis pour les Juifs. 

La propagande, sentant la fin de la guerre en la défaveur des Nazis, a sans doute fait se film pour l’après-guerre, pour se défendre. Elle croyait que les Alliés ne verraient pas Auschwitz, Bergen Belsen, Sodebor, …

C’est aussi pour le même motif que le dernier chef du camp refusa de construite une chambre à gaz. Il pensait pouvoir se dédouaner. La vérité l’aura rattrapé et il fut tué.

Du pur machiavélisme, heureusement déjoué.

Aujourd’hui, la ville n’est pas entièrement un musée. Des habitants se sont réinstallés dans les maisons et la vie a repris. Mais l’on peut voir dans la ville le Musée du Ghetto (qui explique l’organisation du camp), la baraque Magbebourg (qui explique la vie courante), et à l’extérieur le Bastion - La Petite Citadelle – qui elle est devenu un musée à part entière.

Un mur de dessins fait par les enfants, une solution pour s'évader
de l'horreur quotidienne



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