Après avoir vu l’horreur absolue l’année dernière, j’ai
découvert aujourd’hui le machiavélisme absolu.
Cela s’est passé il y a presque 80 ans, dans la ville de
Terezin en Tchéquie.
Avec l’annexion de la Tchéquie, les Nazis se devaient de
trouver un lieu pour regrouper les juifs et toutes les personnes hostiles au
gouvernement. Et le choix se porta sur la ville de Terezin, une petite ville
construite sur le modèle des citées fortifiées de Vauban (Comme Neuf Brisach).
Une ville pas loin de Prague et facile à contrôler vu les murs défensifs
entourant la ville.
La population fut évacuée et on installa en son centre un
camp de concentration.
La solution finale n’ayant pas encore été décidée, les Nazis
décidèrent d’en faire un camp modèle. Surtout composé d’enfants et de personnes
âgées, les deux étant assez malléable et inutile pour les travaux forcés.
Aussi, les enfants allaient à l’école, il s’y jouait des
pièces de théâtre, des concerts de musique classique avaient lieu, ils y avait des commerces, une banque, … Il y avait
même un Conseil de Sages Juifs qui pouvait soumettre des idées au chef Nazis du
camp. Bien que les prisonniers souffrissent de la violence des gardiens, que
les pénuries alimentaires étaient fréquentes, que le manque d’hygiène
entrainait des épidémies, les juifs qui se retrouvaient dans ce camp faisait
tout pour ne pas être envoyé vers un autre comme Auschwitz, Treblinka, …, et
cela d’autant plus lorsque la solution finale a été décidée.
Mais ce camp avait sa face sombre. Dans la Petite Citadelle située
à un peu plus d’un kilomètre de la ville, il y a eu un autre camp, dans lequel
était enfermé ceux qui posaient problème à Terezin, des têtes de turcs des
gardiens, des terroristes, … Et dans cette Citadelle, la durée de vie était de
5 jours en moyenne tant la violence des gardiens était forte.
Et c’est là que commence le machiavélisme des Nazis. Face
aux demandes répétées sur la question juive de plusieurs organismes comme la
Croix Rouges, les Nazis organisèrent 2 visites du camp à diverses autorités
pour montrée comment ils traitaient bien les juifs. Ces visites se firent sans
accros et les visiteurs ont vu des juifs bien portants et souriants.
Mais ces visiteurs ne visitèrent pas la Petite Citadelle. Et
avant la visite, les Nazis déportèrent les Juifs qui ne donnaient pas une bonne
image du camp et un grand nettoyage des maisons fut fait.
Aussi, leur rapport ne pu être que positif, bien qu’ils eussent
des doutes.
Le machiavélisme a atteint sont apogée en septembre 44 puis
janvier 45. La Propagande décida de filmer le camp pour pouvoir le diffuser à l’étranger.
Des extraits du film sont diffusé dans le musée. On y voit des gens jouant ou
regardant un match de foot ; des enfants qui s’amusent, rigoles ; des
gens qui cultivent des champs dans les tranchées du fort, …, un monde idyllique,
un paradis pour les Juifs.
La propagande, sentant la fin de la guerre en la défaveur
des Nazis, a sans doute fait se film pour l’après-guerre, pour se défendre. Elle
croyait que les Alliés ne verraient pas Auschwitz, Bergen Belsen, Sodebor, …
C’est aussi pour le même motif que le dernier chef du camp
refusa de construite une chambre à gaz. Il pensait pouvoir se dédouaner. La
vérité l’aura rattrapé et il fut tué.
Du pur machiavélisme, heureusement déjoué.
Aujourd’hui, la ville n’est pas entièrement un musée. Des
habitants se sont réinstallés dans les maisons et la vie a repris. Mais l’on
peut voir dans la ville le Musée du Ghetto (qui explique l’organisation du camp),
la baraque Magbebourg (qui explique la vie courante), et à l’extérieur le
Bastion - La Petite Citadelle – qui elle est devenu un musée à part entière.
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| Un mur de dessins fait par les enfants, une solution pour s'évader de l'horreur quotidienne |

Sans commentaire pour l'innommable…
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